社説
Conshiki est une promesse"
"Au-delà d'un blog...
Un nom. Une identité. Une identité, une patte, un souffle, une droiture… Baptiser, c’est insuffler, non-pas une vie, mais un algorithme. Une dense ribambelle de détails, insignifiants pris à part, mais cohérents en un ensemble. Là est peut-être toute la magie d’un nom. Il fait partie de ces rares baies vitrées, suffisamment transparentes pour y discerner les quatre coins d’un luxuriant jardin. Mais elle reste toutefois floue, voire brumeuse, ce volontairement. Un nom est une promesse, après tout. Pas un livre ouvert. Comment nommer ? Comment estimer qu’une appellation conviendra, une autre non ? La péripétie peut tiédir.
Baptiser mon blog d’immersion me titillait. Les idées vagabondes affluaient, peu me faisaient de l’oeil. Car, je ne voulais pas mystifier, et encore moins mentir aux lecteurs. Ma plume accouchait fausses illuminations après fausses illuminations, parfois gribouillant quelques charabias - rien de très glamour jusqu’ici. Si bien que je m’en remis à ma tutrice, sûrement plus créative que vous et moi. Et pourtant, le ressort ne fut ni elle, ni moi. Le mari de mon amie journaliste, alors tendant l’oreille au bon moment, suggéra Kojiki (une référence au recueil de mythologie nippon). La sonorité m’amusait, ce jusqu’à jongler avec les syllabes du terme. Kojiki devint Koshiki, puis Konshiki… pour finir Conshiki.
J’empruntais le Con à Confluences, la sonorité à Kojiki, et le suffixe à la traduction de cérémonie en japonais : shiki. J’euphorisais, tel un Victor qui ranimait Frankenstein. Le nom répondait à la promesse que je concoctais depuis des mois. Cette promesse descendait d’un défi : une semaine d’immersion dans une communauté « étrangère » dans le cadre de mes études de journalisme à l’ISCPA Lyon. Fada de culture oblige, mon choix se porta sur le musée des Confluences, une des nombreuses pierres angulaires de l’histoire éthique et naturelle rhônalpine. Le timing fut clément, j’intégrais les lieux alors que l’exposition Yokainoshima, esprits du Japon germait de terre. Le topo s’avérait alléchant : confronter pop-culture et mysticisme nippon qui partagent bien plus de carrefours que vous ne le pensez.
Ainsi, j’allais me balader dans les couloirs blanchâtres de Confluences, épiant, apprenant, enregistrant… Conshiki est la destination finale d’un court, mais rocambolesque voyage. Il y relate mes moindres découvertes, observations, faits, gestes… Mon objectif ? Relater l'état d'une exposition quelques semaines avant son ouverture au public. Quant à la forme, tel le musée en question, je tâche de raconter une histoire. Un récit est plus alléchant qu’une simple vulgarisation, n’est-ce pas ? Mais je n’aime pas tout dévoiler. Quand l’investissement y est, une découverte redouble de goût, c’est connu. Egarez-vous donc, le voyage ne sera que plus beau. Et comme on dit au Nippon :
良
い
い
旅