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FAIT SON CINÉMA !

ENOHA...

Propos recueillis par Eva-Marie Françoise.

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@MET

Du 8 au 10 décembre 2017, la place des Terreaux était le terrain d’ Enoha et de son chat noir se baladant, tous les deux, sur la façade de l’' Hôtel-de-ville et du musée des Beaux-Arts. Et ce, en arpentant différents univers cinématographiques. C’ est du moins une création, une œuvre originale qu’a présenté la société de production Pixel n ’Pepper. Nathanaëlle Picot, la directrice, et son équipe, ont remis le couvert, deux ans après leur prestation sur la grande roue de la place Bellecour.

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Nathanaëlle Picot : Tout est parti d’un hommage au monde du cinéma. Nous voulions faire un clin d’œil à l’exposition Lumière ! Le cinéma inventé du Musée des Confluences. Pour le personnage en lui-même, l’inspiration est partie de ma propre fille, Enoha, avec qui je partage ma culture cinématographique. Tous les films diffusés sont connus du grand public. James Bond, Star Wars, Frankenstein, etc. Un mix de tous les genres du 7e art. Notre public visé tournait essentiellement autour des familles pour que tout le monde se retrouve, se rassemble autour d’une œuvre. On a fait appel à la conscience collective pour apprécier ce qu’il est possible de voir.  Mais aussi pour que chacun puisse s’identifier au héros grâce à ce support de narration. 

Quelles ont été les étapes de création ?

Nathanaëlle Picot : On a candidaté à l’appel d’offre de la Ville en envoyant un storyboard. Ils ont accepté notre maquette puis, on nous a confié une enveloppe budgétaire de 160 000 € pour mener à bien ce projet. C’est ainsi qu’au début du mois de juillet, l’aventure d’ Enoha fait son cinéma commence. On a pris les mesures, fait du repérage en scanant le Musée des Beaux-Arts et l’Hôtel-de-ville. Nous avons dans le même temps finalisé le choix des divers prestataires (sécurité, matériels techniques, etc.). 

Dans la foulée, nous avons enchainé avec la création graphique grâce aux éléments recueillis. Comme on a eu zéro contrainte à tous les niveaux, on a laissé libre court à notre imagination avec l’utilisation d’ordinateurs très puissants avec ses outils de matérialisation. On a voulu partir sur du mapping revisité. Nous avons d’abord élaboré une matrice 3D de base pour les personnages où les riggings (squelettes, modélisateurs 3D), du chat et de la petite fille, ont vu le jour. L’ajout des décors et détails nécessaires à la suite de l’œuvre ont suivi. Une fois toutes ces bases posées, nous sommes passés directement à l’animation puis à la phase de montage. Concrètement, on a transformé l’architecture des bâtiments avec nos images. C’est une grande première pour nous de jouer avec de telles dimensions.   Vient ensuite l’une des dernières étapes : le raccord entre le son et l’animation. La bande son est en partie constituée de musiques de films mais aussi de compositions musicales et des bruitages tout spécialement créés par Loïc Masson, l’un de nos prestataires. Le son et les images ne doivent faire qu’un, le but étant de plonger le public dans l’œuvre. Les sensations sonores, les effets spéciaux, tout a été pensé de la première à la dernière note. 

Comment l’œuvre a-t-elle été mise en place ?

Nathanaëlle Picot : Quelques jours avant le lancement de la Fête des Lumières, nous avons monté sur place tout le nécessaire et organisé, selon notre volonté, la place des Terreaux. Le matériel ainsi que la sécurité en font partie. Pour ce qui est de la disposition des divers éléments, 14 vidéoprojecteurs ont été répartis, dont quatre au niveau de l’hôtel-de-ville accompagnés d’enceintes. D’autres vidéoprojecteurs ont été placés sur la façade du musée. Il fallait ensuite régler tous les problèmes techniques une fois sur place pour ne pas diviser les images de manière aléatoire. Pour le jour J, notre serveur informatique envoyait aux différents ordinateurs de notre équipe le flux de chaque machine, pour piloter les vidéoprojecteurs par système de diffusion vidéo. Le soir venu, on se devait de protéger tout notre matériel avec des bâches pour éviter que la pluie n’endommage nos outils. 

Que retenez-vous de cette édition ? Envisagez-vous de prolonger l’expérience pour les prochaines fois ?

Nathanaëlle Picot : C’était une très belle aventure. On a pu expérimenter ce que l’on voulait, captiver par la même occasion le public grâce aux quelques minutes de vidéoprojection. La place des Terreaux est un site emblématique, avec une surface gigantesque, donc il faut en être à la hauteur et faire preuve de créativité et d’originalité. Pouvoir tout mettre en place, ça nous a tout de même demandé beaucoup de temps et c’est la raison pour laquelle, on ne renouvellera pas l’expérience. On met une partie de notre vie entre parenthèses. Quand on s’investit dans un projet pareil, c’est au minimum quatre mois de privation. Il faut avoir les reins solides et la technologie nécessaire pour que cela reste toujours unique. 

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@Pixel n Pepper

À cela s’ajoute une lourde main d’œuvre. Et on arrive facilement à dépasser notre budget initial de 8 000 €, pour que notre projet Enoha fait son cinéma ait bien lieu. Il est temps pour nous aussi de laisser la place à d’autres artistes dont l’on n’entend pas souvent parler. Il faut que ça reste un terreau pour ceux qui sont méconnus et qui viennent d’arriver dans le milieu. Ils ne demandent que ça : participer à cette grande aventure.

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